L'ART DE L'ELLIPSE
Le temps du récit filmé est le plus souvent plus court que le temps de l'histoire; le montage permet, par l'utilisation de l'ellipse, de condenser, de rythmer, de suggérer.
On peut classer les ellipses en 3 grandes catégories :
Ex : un personnage monte un escalier : on ne montre que le moment où il gravit les premières marches, et on raccorde avec le même personnage arrivant sur le palier de l'étage.
Elle peut, à l'aide d'"artifices" (le "carton" des premiers films, la surimpression d'un texte sur l'image image,...) ou de signes plus subtils (une horloge, une cigarette se consumant dans un cendrier, le passage du jour à la nuit...) marquer un temps plus ou moins long.
Application pédagogique : lister par repérage les différentes ellipses et les moyens utilisés pour les réaliser à l'intérieur d'un court métrage, d'un extrait ou d'une séquence de film.
Ex : le passage des Etats-Unis à l'Amérique du Sud des 3 héros du "Butch Cassidy et le Kid", fait d'une succession d'images fixes rappelant les photographies sépia de l'époque, ou le montage "en accolade" des génériques de feuilletons policiers américains.
Ex : un homme portant chapeau est sur le parapet d'un pont ; au plan suivant, on entend le bruit de la chute d'un corps tandis qu'un plan serré de la surface de l'eau permet de voir entrer dans le champ le chapeau flottant et filant, entraîné par le courant.
Application pédagogique : imaginer en 2 ou 3 plans l'illustration d'une situation équivalente (agression, découverte,...)
Plus largement, imaginer la scénarisation d'une action (rencontre, voyage, poursuite...) en utilisant plusieurs formes d'ellipses.
J. ESTAL